L’Université de Dakar vient d’être honorée à travers l’élection du Professeur Alioune SALL, de la Faculté des sciences juridiques et politiques, au poste de membre de la Commission du droit international des Nations Unies, ce laboratoire juridique des relations internationales dans lequel s’élaborent notamment les grandes conventions conclues au niveau des Nations Unies.
La Commission, créée en 1947 par l’Assemblée générale, est un organe subsidiaire de celle-ci. Les règles qui la concernent indiquent qu’elle doit, da sa composition, refléter la diversité des grands systèmes de civilisation et de droit qui existent sur la planète. Toutes les régions du monde y sont donc représentées, et la place de l’Afrique n’a cessé d’y gagner en importance. Un des sujets sur lesquels la CDI travaille à l’heure actuelle est la question du climat et celle de la dégradation de l’environnement.L’élection de notre compatriote intervenue vendredi dernier, est la consécration d’un parcours qui force l’admiration. Régulièrement, le Professeur SALL a été classé premier, qu’on en juge : au baccalauréat, à l’examen du barreau, au concours d’agrégation et pour entrer à la Cour de justice de la CEDEAO. A toutes ces occasions, il est sorti Major. Le professeur a écrit une demi-douzaine d’ouvrages liés tantôt au droit constitutionnel, tantôt au droit international. Diplômé de l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, où il est également professeur associé, M SALL a aussi été avocat et juge à la Cour de justice de la CEDEAO entre 2014 et 2018. Il a écrit plusieurs livres, pour l’essentiel consacrés au droit de l’intégration régionale et à l’intégration africaine. Enfin, le Professeur SALL a été avocat inscrit au Barreau (France et Sénégal) mais surtout avocat- conseil devant des juridictions internationales, dont la Cour internationale de justice de La Haye, à l’occasion du procès qui a opposé le Sénégal et la Belgique à propos de l’extradition du défunt président tchadien Hissène Habré. L’homme a donc une connaissance des institutions internationales. Il ne f aut cependant pas négliger le fait que la Commission doit toujours travailler en bonne intelligence et collaboration avec les Etats eux-mêmes, qui sont regroupés au sein d’une structure appelée « 6ème Commission de l’Assemblée générale », qui s’occupe de questions juridiques et à qui la CDI rend compte, au siège des Nations Unies à New York.
Près de soixante ans après Maître Doudou THIAM, le seul sénégalais à avoir siégé à la Commission du droit international de l’ONU, c’est donc le Professeur SALL qui aura l’honneur de donner une image de notre pays et de l’Afrique (avec d’autres africains membres de la Commission), même si ces membres sont indépendants des Etats et n’ont pas d’ordre à recevoir d’eux. Cette institution onusienne compte 34 membres, qui sont souvent des doctrinaires pointus du droit international et qui comptent à leur actif des travaux qui font autorité. Le processus de leur sélection est particulièrement rigoureux et la Commission regroupe en principe les jurisconsultes les mieux qualifiés du monde. Mais compte tenu de son passé, le Professeur Alioune SALL, qui jouit d’une autorité scientifique et d’un sérieux unanimement reconnus, a toutes les armes pour relever le défi de la cohabitation avec de grands esprits du droit. Il ne fait aucun doute qu’au regard d’un parcours brillant et de qualités humaines que tous lui reconnaissent, cet ancien enfant de troupe du prytanée militaire de Saint Louis saura, quelques jours à peine après le sacre de son cadet du même établissement Mouhamed Mbougar Sarr (prix Goncourt), dignement représenter le continent au sein de cette prestigieuse institution onusienne, composée de sommités mondiales du droit. On peut dire que les anciens pensionnaires du Prytanée tiennent ces jours-ci le haut du pavé. Félicitations !
Commission du droit international de l’ONU : consécration pour le Professeur Alioune SALL
97