Djiby Ndiaye, Dg de l’Aner : «Je peux diriger la commune de Linguère aussi bien que Aly Ngouille»

par Dakar Matin

Le Dg de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner) annonce que le programme des lampadaires a permis l’amélioration de la sécurité des biens et des personnes dans les zones bénéficiaires et d’y développer des activités économiques jusque tard la nuit. Dans cet entretien, Djiby Ndiaye dit ne pas avoir de commentaire à faire sur le limogeage de l’ex-ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Il estime que le projet de suppression des villes n’est pas dirigé contre le maire de Dakar et juge normal l’audit de la gestion du Cese.

Vous avez lancé la première phase du programme national d’éclairage public par voie solaire avec l’installation de 50 mille lampadaires dans des communes du pays. Le chef de l’Etat a annoncé une deuxième phase de 100 mille lampadaires. Où en êtes-vous avec cette volonté présidentielle et comment va-t-elle se concrétiser ?  
Vous avez bien fait d’indiquer la volonté manifeste du chef de l’Etat, Monsieur Macky Sall, affirmée dès le début pour avoir permis d’initier le Programme national d’éclairage public par voie solaire par une première phase de 50 mille lampadaires solaires. Permettez-moi de rappeler l’ambition du président de la République pour l’accès universel à l’électricité en 2025, y compris l’éclairage public par voie solaire devant couvrir toutes les communes du Sénégal.
Au vu de l’énorme succès qu’a connu le projet, entraînant la forte demande des maires et des populations, le président de la République a décidé d’allouer encore 100 mille lampadaires pour couvrir la totalité des collectivités territoriales du Sénégal.
Aussi, depuis que le président de la République a annoncé la deuxième phase de 100 mille lampadaires, nous avons commencé à recevoir des offres et manifestations d’intérêts d’entreprises nationales et internationales.
Dans le souci d’harmoniser les offres, nous avons préparé un cahier de charges précisant, dès lors, les caractéristiques et services connexes attendus dans l’exécution de cette seconde phase.
Enfin, sous l’égide du chef de l’Etat et avec l’accompagnement de Mme le ministre du Pétrole et des énergies, nous espérons finaliser cette phase initiale avant la fin du premier trimestre 2021.

Quels sont les bénéfices engrangés par les populations cibles avec ces milliers de lampadaires déjà installés ?
C’est justement suite aux différents retours des populations, maires et autorités décentralisées que le président de la République nous a demandé de travailler rapidement sur une deuxième phase afin d’en faire profiter toutes les communes du Sénégal. Ce projet a permis d’améliorer la sécurité des biens et des personnes dans toutes les localités bénéficiaires, mais également de développer des activités économiques jusqu’à des heures tardives dans la nuit.
C’est un projet qui a eu beaucoup de succès auprès des populations qui sont les bénéficiaires directs, mais également qui est bien apprécié par les maires avec notamment une baisse substantielle de leur facture d’éclairage public et une amélioration des conditions de vie des populations. Il faut juste rappeler que l’éclairage public est une compétence transférée, donc de la responsabilité des maires qui ont été soutenus par le président de la République pour le bonheur des populations. Je les engage dès lors à plus de vigilance pour la pérennité et la sécurisation des installations, avec la responsabilité et l’appui indéfectible et constant des populations et usagers de la route.
En définitive, le chef de l’Etat a, aujourd’hui, donné une orientation très claire de desservir toutes les localités du Sénégal avec cette seconde phase d’installation de lampadaires solaires.

Quels commentaires faites-vous du départ de Aly Ngouille Ndiaye et comment les populations de Linguère ont accueilli le limogeage de ce responsable politique de l’attelage gouvernemental ?
Je n’ai pas de commentaire particulier à faire sur le départ de M. Aly Ngouille Ndiaye. Il a été choisi par le président de la République pour faire partie de ses différents gouvernements depuis 2012. S’il ne l’a pas retenu dans ce dernier, il a ses raisons.
Le ministre Aly Ngouille Ndiaye n’a aucun problème par rapport à sa sortie du gouvernement et a d’ailleurs remercié le Président de lui avoir réitéré sa confiance en lui conférant des responsabilités pendant plus de 8 années d’affilée.
Pour la deuxième partie de la question relative à l’appréciation des populations sur le départ de Aly Ngouille Ndiaye du gouvernement, certaines ont compris que c’est le fonctionnement normal d’un Etat. Des ministres sont partis d’autres sont arrivés dans le gouvernement par la volonté du président de la République qui reste toutefois le seul dépositaire des pouvoirs conférés. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye, lui-même, l’a dit et répété à ses militants. Par contre, d’autres peuvent penser autrement au regard des différentes stations qu’il a occupées.
Personnellement, je pense que la loyauté, le civisme et le respect des institutions voudraient que quand on a élu une personne pour diriger un pays, il faut lui faire entièrement con­fiance et adhérer à ses décisions.

Pensez-vous que le fait que vous soyez l’une des rares personnalités originaires de Linguère à être dans l’appareil d’Etat est un argument assez solide pour justement succéder à Aly Ngouille Ndiaye à la mairie de Linguère ?
Etre une personnalité originaire de Linguère et être dans l’appareil d’Etat n’est pas une condition suffisante pour prétendre succéder au maire Aly Ngouille Ndiaye. Et comme j’ai l’habitude de le dire concernant la mairie, nous n’en sommes pas encore là. Le moment venu, le parti, la coalition j’allais dire, choisira un candidat pour diriger la liste et aller à la conquête des suffrages.
Poser la question si je peux succéder au ministre à la tête de la mairie, la réponse est oui, je peux valablement lui succéder, comme également il y a d’autres personnes tout aussi valables que moi qui peuvent le succéder.

Et quels seraient vos atouts pour remplacer Aly Ngouille Ndiaye, par exemple ?
Je ne pense pas qu’il soit opportun de tous les porter en public. Chacun a ses atouts. Toutefois, je crois être à la hauteur pour diriger la commune de Linguère comme du reste le ministre l’a, jusqu’ici, bien fait.
Comme je l’ai dit tantôt, je ne suis pas le seul à avoir ces aptitudes, mais je crois qu’en plus de mon amour pour le Djolof et de mon engagement pour le développement de mon terroir, avoir également une certaine légitimité politique et une bonne popularité. Sur les plans intellectuel et relationnel, je suis assez bien outillé pour pouvoir prétendre à diriger cette commune.

Linguère fait partie des bases électorales de votre coalition Benno bokk yaakaar. Pensez-vous qu’elle sera conservée par la coalition ?
Linguère est une base naturelle du président de la République Macky Sall. Déjà en 2012, faut-il le rappeler, nous avions gagné l’élection présidentielle. Nous faisions alors partie des rares départements à avoir remporté, dès le premier tour, les suffrages des populations à qui je renouvelle mes félicitations et mon engagement à leurs côtés pour la suite. Et depuis lors, nous avons gagné toutes les élections. C’est pour dire tout simplement que Linguère est l’une des bases les plus sûres du président de la République.
Maintenant, il faut continuer à travailler pour conserver et élargir cette base en restant très attentif aux problèmes et préoccupations des populations, comme l’a recommandé le Président Macky Sall, notre seul mentor politique.

L’Etat a un projet de suppression des villes. Des observateurs estiment que c’est dirigé contre l’ex-maire de Dakar. Partagez-vous cet avis ?
Pas du tout, je ne peux pas partager un tel avis. Il faut justement éviter de verser dans la diversion politique. Cette proposition émane des recommandations issues de l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation faites par des experts indépendants. Des techniciens apolitiques ne peuvent pas diriger des recommandations contre une personne pour régler des problèmes politiques. Il faut rappeler, si cela est encore nécessaire, que quatre des cinq villes sont actuellement dirigées par la mouvance présidentielle. C’est pour dire que cela ne peut pas être une décision politique.
Ce projet, s’il aboutit, permettra de corriger les injustices entre les communes qui ont des compétences réduites et les autres qui sont des communes de plein exercice avec toutes les compétences requises.

Une mission d’audit de l’Ige est annoncée au Cese pour contrôler la gestion de cette institution par Aminata Touré. Quels commentaires faites-vous de cette mission d’audit ?
S’il s’avère que cette mission existe, alors ce ne sera pas la première fois qu’une mission d’audit soit envoyée dans une structure ou institution de l’Etat. Ça fait partie de la gestion courante.
A mon avis, il n’y a aucun commentaire à faire d’autant qu’un audit vient juste contrôler pour certifier de la qualité de votre gestion. Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière.

Ne pensez-vous pas que le fait que Mme Touré se soit prononcée contre le troisième mandat soit à l’origine de cette décision ?
Non, je ne pense pas. Combien d’audits ont été jusqu’ici conduits au Sénégal ? Peut-être des centaines. Toutes ces personnes-là ne se sont pas forcément prononcées sur un troisième mandat. L’audit peut également être demandé par le successeur ; c’est possible. Je ne dis pas que c’est le cas, mais ce dernier peut souhaiter que la gestion précédente soit auditée afin de juste acter l’état des lieux. Et ce serait tout à fait normal. Il faut éviter d’en faire un problème politique.

Vous êtes membre de la Task force républicaine mise en place par le Président Macky Sall. A quoi faudrait-il s’attendre avec cette structure : s’attaquer à l’opposition, lui laisser l’initiative du débat politique ou tout simplement défendre le président de la République ?
La Task force n’a pas été mise en place pour attaquer l’opposition. Loin de là, ça n’a pas de sens. Elle a été mise en place pour accompagner le président de la République, vulgariser sa vision et rendre visibles ses actions. C’est un cadre de réflexion, d’échange et d’animation politique. Par contre, nous allons défendre la politique et le bilan du Président Macky Sall dont nous sommes également comptables sur tout le terrain du débat politique ; plateaux de télévision, de radio etc.

Lequotidien

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