Médina: une fabrique de faux billets qui avait atteint les 2 milliards démantelé

par Dakar Matin

Retour sur le démantèlement d’un vaste réseau de faux monnayage, estimé, après inventaire, à environ un milliard de FCFA. Une affaire de billets noirs, dont la police du 4éme arrondissement de la Médina a mis aux arrêts plus d’une dizaine de personnes y compris une célébrité.  Le journal dans son édition de ce mardi, revient en détails sur les péripéties de ce deal, de sa conception à sa phase terminale. 

Les premiers actes du deal posés au mois d’août entre Touba et Dubaï
Les membres du réseau avait quasiment tout planifié à la perfection, avec à la clé, un choix sélectif des acolytes réduit au strict minimum et un chronogramme maitrisé depuis le mois d’août.  C’est dans le courant de ce mois que tout à commencé. A l’époque, la riche commerçante Fatou Seck allias Fatou Mbacké séjournait à Dubaï dans le cadre de ses activités commerciales. Elle se souvient, dans les moindres détails, des premiers actes posés pour donner corps à ce projet de production de plus d’un milliard de FCfa en faux billets de banque. 

«Dans le courant du mois d’août dernier, je m’étais rendue à Dubaï​ (Émirat Arabe Unies) dans le cadre de mon business. Un jour, mon cousin Mame Dame Mbacké qui se trouvait à Touba (Sénégal), m’a envoyé via WhatsApp, des images de faux billets de banque qui paraissaient authentiques. Mame m’a ensuite assuré qu’il s’agit en réalité d’un stock de faux billets en Euros et en Cfa. C’est alors qu’il m’a demandé si je connaissais un faussaire aguerri », confie-t-elle aux enquêteurs de la Médina. 

Présentée comme étant la belle-fille d’un grand dignitaire religieux, Fatou Mbacké soutient avoir demandé à Mame Dame Mbacké «d’attendre (son) retour au Sénégal pour discuter de la faisabilité de ce projet ». Un mois plus tard, le 14 septembre 2020 précisément, la jeune femme, Fatou Mbacké revient au Sénégal et est aussitôt contactée par Mame Dame Mbacké. Au bout du fil, raconte-t-elle, «Mame D. Mbacké m’a informée qu’il a finalement déniché un as dans l’art de falsifier des faux billets de banque et que ce dernier a en sa possession une machine de production de faux billets de banque dotée d’une résolution très pointue ». Pour en attester, elle soutient que Dame Mbacké lui a envoyé, par WhatsApp, le numéro de téléphone de ce faussaire professionnel, un certain Modou Mamoune Ndiaye, 28 ans, afin qu’elle discute avec ce dernier des termes d’un éventuel deal.

A terme, les acteurs devaient se partager 2 milliards de FCfa en faux billets
Le lendemain, Fatou Mbacké se présente au marché Ocass de Touba, dans une bijouterie tenue par un certain Mor, sans autres précisions, et y rencontre le fameux faussaire, Modou Mamoune Ndiaye. Les deux partenaires discutent de la faisabilité de cette production de faux billets de banque à grande échelle. A l’occasion, Modou M. Ndiaye propose d’enrôler un autre faussaire bien introduit dans le milieu, Ibrahima Niakhaté (43 ans), domicilié à Diacksao (Dakar). Méticuleux et maîtres dans l’art de surveiller leurs arrières, Fatou Mbacké et Cie prennent tout leur temps.

Ce n’est que le 25 novembre dernier qu’ils conviennent de contacter Ibrahima Niakhaté. Charmé par le projet, Niakhaté va, à son tour, joindre le surlendemain (27 novembre) Modou Touré (36 ans), domicilié à Zac Mbao. Mis au parfum, Modou Touré accepte de se joindre à la bande. Son intégration est facilitée par Ibrahima Niakhaté, qui présente Modou Touré, natif de Kaolack, comme étant l’homme de la situation, puisqu’il a en sa possession un important stock de spécimens de billets noirs indispensable pour entreprendre la production de faux billets à coups de milliards de FCFA. « Et les contours de business prévoyaient un partage de 2 milliards de faux billets à parts égales entre les fournisseurs des produits à utiliser pour la confection des faux billets de ceux chargés de la production », révélera Mamadou Mamoune Ndiaye aux enquêteurs. 

Pressafrik

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