J’ai vu les femmes de la campagne aller chercher de l’eau dans la forêt lointaine et perdue. J’ai assisté, durant ma prime enfance, à ce spectacle de souffrance. Ces femmes m’ont offert à boire gracieusement et gratuitement pour étancher ma soif. Cette eau est bénite par les sacrifices incommensurables des femmes qui la portent sur leur tête, marchant des kilomètres à longueur de journée depuis le premier chant du coq. J’étais ému devant la dignité de ces femmes brutalisées par ces violentes conditions de vie.
C’est pourquoi, les images des femmes du village de Bondji (dans le département de Kanel) creusant la terre pour chercher de l’eau m’ont secoué. Il est temps de semer la graine de la justice sociale dans notre pays.
Il n’y aura pas de progrès au Sénégal tant que des femmes continueront de vivre ce supplice.
Je m’incline devant la dignité de la femme sénégalaise.
Dr Babacar Diop
Les vies des femmes comptent
971